Propriété intellectuelle et partage des connaissances Ce jeudi 12 décembre 2002, une mini-conférence-dé- bat intitulée « Du Logiciel Libre à la Création Libre, le Gauche d'Auteur » s'est tenue sur le site de Belfort. L'ob- jectif de cette conférence était de présenter les problèmes éthiques et politiques posés par les dérives de l'utilisa- tion de lois relatives à la propriété intellectuelle, et no- tamment le copyright ou encore les brevets. Alors que l'ob- jectif initial du copyright était d'assurer un juste équi- libre des intérêts de l'auteur, de l'éditeur, et de l'utili- sateur, on se rend compte que cet équilibre est aujourd'hui rompu, le plus souvent en faveur des éditeurs. Dans le même temps, un certains nombre de lois, telles que le DMCA aux Etats-Unis ou encore l'EUCD en Europe, se mettent en place pour autoriser aux éditeurs de mettre en „uvre les moyens nécessaires pour s'assurer de la non-violation de la loi par les utilisateurs, partant du principe que chaque utilisateur est un criminel potentiel. L'utilisation de la technologie pour arriver à ces fins présente de gros risques puisqu'elle port atteinte aux libertés individuelles. Les projets tels que le « Trusted Computing Platform Architecture » permet- traient au 1984 de Orwell de devenir réalité dans un ave- nir très proche : les ordinateurs personnels pourraient tout simplement être contrôlés par éditeurs et gouvernements, pour s'assurer que l'utilisateur n'enfreint pas la loi. Au-delà du Logiciel Libre qui n'est qu'un exemple de son utilisation, nous avons présenté le concept de Gauche d'Auteur comme une alternative possible permettant d'échap- per à une appropriation de la connaissance et du culturel. Différents mouvements ont vu le jour, prenant plus ou moins modèle sur le Logiciel Libre, tels que l'Art Libre, la pu- blication libre, ou encore la conception électronique libre. Tous partagent une même idée : toute création, qu'elle soit artistique ou scientifique, se nourrit de l'influence d'autres créations ; par conséquent, plutôt que de prétendre être le propriétaire d'une idée ou d'un travail qui n'au- rait sans doute pas vu le jour sans de nombreuses autres contributions, pourquoi ne pas plutôt essayer de créer un fond commun de connaissances ou d'„uvres ? Il ne s'agit pas là d'une idée tout-à-fait neuve puisque en science comme en art, ce partage a longtemps existé, jusqu'à ce que certains se décident à en faire une monnaie d'échange. Thomas Petazzoni et Ludovic Courtès. Quelques liens Logiciel Libre Brevets o o o Art Libre o o o o o Liberté d'expression o o o o o o o